Campagnes 2007 et 2008
Les données récoltées, en particulier de T et S de surface, ont permis de fournir une vérité in situ pour l'analyse des données du radiomètre CAROLS embarqué sur l'ATR42. Pour ces campagnes, exploratoires pour les observations radiométriques en bande L, les données du radiomètre ont surtout été interprétées en terme de signaux galactiques ou associés aux états de surface (Martin, 2013 ; Boutin et al., 2011).
Les observations des bouées déployées lors de ces deux campagnes, ainsi que lors d'une campagne CAROLS à l'automne 2010 fournissent une part importante des observations de dérives de bouées dans cette région en fin d'année (Charria et al., 2011). Par ailleurs, les mesures de température des bouées ont été incluses dans un article sur la validation de ces mesures (Reverdin et al., 2010).
Les eaux de mer collectées lors de CAROLS2008 (avec difficulté, du fait d'un mauvais cable électro- porteur) ont permis de préciser la composition des eaux du Golfe de Gascogne en terres rares, et ainsi de contribuer à une publication sur les signaux en isotopes du néodyme de ces eaux et l'information que l'on peut en extracter (ainsi que par des analyses sur des coraux) sur la pénétration des eaux Méditerranéennes dans cette région au cours de l'holocène (Copard et al., 2011).


Route de la campagne de 2007 avec température de surface (en haut) et salinité de surface (en bas). Noter que la route du navire à l'issue de la campagne et sa remontée début octobre (jusqu'au 7) sur le Finistère sont aussi reportées, car les vols Carols ont perduré après la campagne). Les dix premiers jours des trajectoires des bouées mises à l'eau sont aussi indiquées, ainsi qu'une trace du Pride of Bilbo équipée d'un ferrybox (Manche - Bilbao) qui était contemporaine. Le début de la campagne a été associé par un important mélange vertical et refroidissement des eaux de surface (Parard, 2009).

Route de la campagne de 2008, ainsi que les quelques jours qui ont suivi lors d'un transit sur Bordeaux. Le code couleur correspond à la salinité de surface.
Campagnes 2010
Les campagnes 2010 visent à enrichir la base de données CAROLS avec pour la première fois des mesures simultanées à des passages satellitaires. La campagne terrain vise à la mesure de la SSS, de la SST, de paramètres atmosphériques (notamment vent), et de matières en suspension et de matière organique dissoute colorée (CDOM) qui peuvent présenter des corrélations à la salinité qui pourraient servir à extrapoler la salinité en utilisant des mesures satellitaire couleur de l'eau.
Les résultats les plus intéressants ont été obtenus avec la campagne de Novembre 2010 qui avait échantillonné des conditions de vent très variables, contrairement à la campagne de Mai 2010. Les campagnes de Novembre 2010 ont suivi le trajet suivant :

L'avion portait le radiomètre CAROLS avec une antenne et le diffusiomètre STORM qui fournissait une information sur la rugosité de surface. Nous avons mis en évidence un apport important de la mesure STORM par rapport à l'utilisation de vitesses de vent issues du modèle météorologique ERA Interim pour une modélisation réaliste des fluctuations des températures de brillance, Tb, du radiomètre (voir Figure 5 de Martin et al. 2014 ci-dessous), démontrant la forte variabilité des Tb dû à la rugosité de la surface de la mer :

Plusieurs modèles décrivant l'effet de la rugosité sur Tb ont été testés : les mesures CAROLS ont permis de mettre en évidence, outre l'importance des vents STORM, l'amélioration des modélisations déduites des mesures satellitaires SMOS (TS-DV12) et AQUARIUS (Yueh) par rapport aux modèles antérieurs (TS-DV2 et SSA-KHCC) (voir ci-dessous) :

Enfin, une information sur la pente moyenne des vagues (que nous avons pu déduire des mesures STORM) ajoutée à celle sur la vitesse du vent permet d'améliorer l'interprétation des mesures de Tb CAROLS. L'ensemble de ces résultats est décrit dans la thèse d'A. Martin et dans Martin et al. 2014. En revanche les colocalisations avec les mesures SMOS n'ont pas été convaincantes à cause de trop importantes pollutions par les interférences radio des mesures SMOS.