L'analyse des anomalies magnétiques a montré que l'arrêt de l'accrétion dans la zone étudiée du bassin  de Wharton s'est produit peu après l'époque de l'anomalie 18, soit il y a 38 Ma environ, en conséquence de la collision Inde-Asie. Le taux d'ouverture a diminué progressivement, ce qui a également été enregistré dans la morphologie qui passe d'une morphologie de dorsale rapide à celle d'une dorsale lente voire même ultra- lente. Ainsi, la zone axiale est caractérisée par une topographie accidentée avec une vallée axiale bien marquée. L'arrêt final a toutefois été relativement brutal. L'inversion des données gravimétriques indique des épaississements de la croûte sous l'axe fossile, pouvant s'expliquer par le fait que la production magmatique a probablement décru moins rapidement que le taux d'ouverture.

En outre, deux édifices volcaniques, de 3000 m de haut par rapport au plancher océanique, ont été découverts. Le premier, baptisé Hellas, a été interprété comme un massif d'intersection du fait de sa signature gravimétrique et géochimique. Le second, baptisé Styx, relance la question de l'origine du volcanisme intraplaque. Situé sur la vallée axiale, qu'il interrompt, il apparaît, de par sa localisation et sa signature gravimétrique, tout à fait comparable à ceux observés à l'axe de la dorsale Sud-Ouest Indienne, dorsale ultra- lente, dans sa partie la plus froide; il pourrait être caractéristique de la phase terminale de l'activité de la dorsale. Néanmoins, les échantillons dragués à son sommet montrent une signature géochimique alcaline extrême.

Enfin, une déformation intraplaque actuelle et de grande ampleur a été mise en évidence dans le bassin de Wharton : les zones de fracture N5°E de la dorsale fossile sont actuellement réactivées par un mouvement décrochant senestre (voir figure ci-dessous), en réponse aux fortes contraintes compressives existantes dans la partie Nord-Est de l'Océan Indien. En particulier, deux de ces failles décrochantes ont pu être suivies sur plus de 400 km et représentent donc des structures majeures de déformation intraplaque.

Cette déformation est la conséquence de la collision toujours active de l'Inde avec l'Eurasie. Le style de déformation observé dans le Bassin de Wharton est différent de celui du Bassin Indien Central. Il est favorisé par la direction de la contrainte principale en compression (NO-SE dans le bassin de Wharton) par rapport à celle des zones de fracture de la dorsale fossile.

Deplus et al., 1998 - Figure 2 : « Detailed multibeam bathymetry of area surveyed during Samudra cruise with N60° illumination. Data along two southern east-west profiles were gathered during two previous transits of R/V L'Atalante in Indian Ocean. Black dots indicate location of fossil axis deduced from identification of magnetic anomalies. Reliefs associated with fossil ridge exhibit wellpronounced east-west fabric parallel to direction of fossil axis. Linear N5°E features affect sedimentary cover. We interpret them as active left- lateral strike-slip fault zones (see text). Westernmost fault zone is underlined by en echelon compressive and extensive relays (see details in enlarged box b); e.g., small pull-apart graben structures are clearly visible. Shape of relays as well as tensile cracks (box a) on eastern faults imply present-day left-lateral movement ».