1. SMOS-CAROLS
La campagne a Gogasmos a effectivement contribué au projet CAROLS (soutenu par le TOSCA), en mettant en place d'une part le réseau de mesure prévu qui a plutôt bien fonctionné pendant la période des vols de l'ATR42 (à l'exception partielle du mouillage situé en bordure du panache de la Gironde, dont les mesures acoustiques ou d'états de surface n'ont rien donné, et qui a été chaluté avant la fin de campagne). L'ensemble des observations recueillies pendant ces vols et pendant la campagne est présenté sous www.locean-ipsl.upmc.fr/~CAROLS/data_2009.
Un effort particulier a porté sur le vol en basse altitude (600 m) du 20 mai, qui s'est attaché à décrire principalement les conditions sur le plateau aquitain depuis la latitude de l'estuaire de la Gironde à celle du Bassin d'Arcachon. Les résultats de cette étude ont montré que le radiomètre CAROLS (avec deux angles de visée et deux polarisations) a bord de l'ATR-42 permettait de restituer certaines structures du champ de salinité de surface, même si elles étaient partiellement perturbées par des sources extérieures non identifiées (RFI), et que le champ de vent et d'état de mer était inhomogène et assez variable sur le plateau (Martin et al., 2012). Les données des autres vols de l'ATR-42 et la complémentarité entre les observations du diffusiomètre embarqué sur 4 des vols et du radiomètre ont aussi été analysées, mais restent plus difficile à synthétiser sous forme de publication.
Figure : Comparaison de différentes restitutions des salinités à partir du readiomètre Carols embarqué sur l'ATR42 le 20 mai 2009 et une analyse in situ (trait continu). À gauche, zoom sur le panache de la Gironde (embouchure à gauche) et à droite l'ensemble du suivi sur le plateau des Landes (jusqu'au voisinage d'Arcachon) (Martin et al., 2011).
La variabilité de la salinité de surface et de sa stratification proche de la surface ont été partiellement analysées au cours de cycles diurnes à partir de diverses instrumentations, mais surtout lors des déploiements du profileur ASIP ou de profils par Scamp permettant de créer des séries temporelles à résolution verticale typiquement centimétrique, le plus loin possible de la perturbation d'un bateau. Ces données de même que celles impliquant la mise en oeuvre de la planche grabisu permettant la mesure de C et T à environ 5 cm sous la surface en dehors du panache du bateau, et qui peut être comparée avec les capteurs à la prise d'eau du bateau, ont permis de suivre en particulier plusieurs forts cycles diurnes (mais pour lesquels la variation de S proche de la surface reste encore incertaine), ainsi qu'au moins un évènement de précipitation d'intensité intermédiaire (Llort, 2010). La modélisation empirique par formulation POSH (Gentemann et al., 2009) s'est avérée être insuffisante, ne permettant pas de remonter à la résolution verticale centimétrique requise pour bien appréhender une éventuelle stratification en S à la surface (Antoine, 2009 ; Prudhomme, 2010). Deux évènements de rafraichissement de surface suivant une précipitation localisée ont été analysées. Ils mettent en évidence une grande inhomogénéité spatiale à l'échelle kilométrique de l'impact de la précipitation.
Figure : Exemple de combinaison de données de différentes sources le 11 mai. Ces données illustrent une forte onde de marée interne lors de ce déploiement.
Par ailleurs, les observations des bouées mises à l'eau lors de Gogasmos ont contribué à l'analyse des biais dans la mesure de la température de surface par ces bouées (Reverdin et al., 2010) et à l'identification d'ondes inertielles très intenses sur le rebord du plateau aquitain (Rubio et al., 2012).
2. EPIGRAM
Trois stations longues ont pu être effectuées (durée moyenne de 3 jours) dans une situation à fort courant de marée et une couche stratifiée fine, une situation à fort courant inertiel, toutes les deux dans des régions à fort gradient horizontal à l'échelle de quelques km, et une situation proche du talus, mais un peu plus éloignée de fronts halins. L'évolution de T et S a été analysée à l'échelle de qq km (Llort, 2010), qui indique une contribution importante du mélange horizontal dans l'évolution de la première station, mais aussi de mélange vertical important, en particulier lors du deuxième site. La contribution de l'advection horizontale sur les séries n'a pu être que partiellement évaluée, car nous ne disposions pas d'estimations de courant à fine échelle horizontale et à résolution verticale de quelques mètres, dans un contexte où les couches de surface dessalées sont peu épaisses. Les premiers traitements des données de l'ASIP indiquent que l'on n'aura malheureusement pas d'estimation fiable du mélange vertical, ce qui fait que l'on ne fermera pas complètement les bilans. Les suivis horizontaux par scanfish faits surtout de nuit sont riches en information sur les ondes internes, mais n'ont pas encore été analysés complètement. Les situations par vent calme ont contribué à la modélisation du cycle diurne (Michel, 2011).
Figure: Suivi de bouées de la station longue 2, du 17 au 191 mai qui présentent de très intenses oscillations d'inertie, oscillations qui ont aussi été suivies par des radars HF (Rubio et al., 2011).
Les données de la campagne Gogasmos, et de l'instrumentation in situ déployée à cette occasion (bouées, glider, mouillage) ont contribué à l'analyse de la salinité de surface dans le Golfe de Gascogne au printemps-été 2009. Si un évènement de fort échange entre plateau et large n'a pu être échantillonné lors de la campagne, les données montrent clairement que des échanges importants se sont produits peu après courant juin, transportant entre le tiers et la moitié de l'excès d'eau douce du plateau vers le large (Reverdin et al., 2011). Les données des bouées mises en oeuvre lors de la campagne ont aussi contribué à l'analyse des courants proches de la surface de l'est du Golfe de Gascogne (Charria et al., 2011). Enfin, la campagne a permis, comme espéré, d'assurer la récupération des quatre mouillages ASPEX de la première année.
Figure : Suivi de la salinité de surface dans l'est du Golfe de Gasogne au printemps 2009. Les deux derniers paneaux à droite correspondent à la période de la campagne. Noter les forts panaches de la Gironde et de l'Adour, ainsi que la pénétration d'eau douce sur le plateau des Landes (symbole 2) à la fin mai (les paneaux du bas sont issus d'une analyse objective des données du haut).