L'exploration des Monts Tarava s'est révélée particulièrement décevante, avec une très faible biomasse et une faible richesse spécifique en petite macrofaune ; les tris de résidus ont toutefois tempéré un peu cette image, avec une petite faune de fonds durs très originale et finalement assez diversifiée. En conséquence, au lieu des 19 jours initialement prévus, 11 jours seulement ont été consacrés aux Monts Tarava pour un échantillonnage très saturé. Les 8 jours "récupérés" ont été consacrés aux pentes de l'ouest de la chaine des Tuamotu. Les fonds les plus riches - à la fois en biomasse et en diversité - ont été ceux de Tahiti.
En ce qui concerne la faune gastéropode observé sur les monts sous-marins Tarava, il était frappant de constater que cette dernière consistait majoritairement en espèces présentant une grosse protoconques marrons, indiquant l'existence d'une longue distance pour la phase de dispersion larvaire : Cette faune de substrat dur consistait en la présence d'espèces comme Amiantofusus (Fasciolariidae), Ceratoxancus et Exilia (Ptychatractidae), Benthobia (Pseudolividae), coralliophilines, mathildidea, architectonicidea, quelques turridés bien sûr, quelques epitoniidés, solariellines, très peu de buccinidés, et très étrangement aucun muricidé or marginellidé ; Euciroa était de loin le bivalve dominant, il y avait quelques septibranches, naturellement, et Bentharca, et un remarquable Panacca (Parilimyidae) ; quelques scaphopodes, même quelques occasionnelles solenogastres, mais aucun chiton. De la même manière, peu de crustacés, octocoraux, échinodermes et poissons ont été récoltés.
Face à la pauvreté de la faune, l'exploration des sommets des monts-sous-marins Tarava semblait donc être plus rapide que prévue. C'est la raison pour laquelle, il a été décidé d'explorer les alentours des îles de l'archipel des Tuamotu. Les atolls se dressent très abruptement des fonds marins, avec des pentes très instables et dont le fond consiste en des blocs de débris de coraux (coral rubbleboulders) pour la plus grande profondeur explorée (1100 - 1200 mètres de profondeur). Etant donné l'instabilité des pentes, il été très compliqué de trouver des zones chalutables. 50 opérations de récoltes nous a tout de même permis de mettre en évidence que les îles Tuamotu était une zone dont la faune était plus riche, aussi bien en biomasse qu'en diversité, mais restant plutôt pauvre par rapport aux standards de l'ouest Pacifique. Les mêmes assemblages que ceux trouvés sur les monts sous-marins de Tarava ont été récolté ainsi que d'autres : Calliotropis, Lunovula, Morum, Falsilatirus, Trophon, Philine, seguenziidés éparses, calliostomatids, cerithiids, marginellids, costellariids, cowries, cones, plusieurs solariellines, davantage de turridés, mais toujours la même pauvreté en bivalves - peut-être le plus remarquable était un petit malleidé vivant entre 500-600 mètres de profondeur.
Le deuxième Leg explorant les îles Société était beaucoup mieux : très bonne météo, très bonnes récoltes. Les fonds étaient principalement constitués d'Halimeda et de débris coraux. Il a même été récolté des bois coulés avec Idas et cocculines. Un couple d'eulimidae sur leurs hôtes et Xenophora, Belomitra, Manaria (Buccinidae), Echinophoria, Eudolium (Tonnoidea), davantage epitonidae, et des turridae ont été récoltés. Cependant, peu de bivalves ont été trouvés.
L'extrême pauvreté (diversité et biomasse) en octocoralliaires et spongiaires n'a pas permis de donner de contenu à l'objectif de valorisation par des recherches de molécules bioactives. Au terme de trois campagnes d'exploration menées en Polynésie Française (Musorstom 9, Marquises, 1997 ; Benthaus, Australes, 2002 ; Tarasoc, Société, Tarava, ouest Tuamotu, 2009), la faune benthique de cette partie du Pacifique peut être considérée comme échantillonnée de manière comparable à celle des archipels du reste du Pacifique Sud.