En domaine profond, nos travaux ont montré que le néofan du Rhône, interprété initialement comme holocène, s'est en fait mis en place durant la dernière période glaciaire, son fonctionnement en tant que système « chenal-levées » s'arrêtant vers 15ka cal BP, c'est-à-dire au moment de la déconnexion du Rhône avec le canyon (Dennielou et al., 2006). Ultérieurement, le glacis a été affecté par des bouffées turbides massives, probablement issues de la partie occidentale du Golfe du Lion.
À une échelle de temps plus longue, nos travaux ont contribué à l'analyse des modalités et des conséquences de l'événement messinien, et la mise en évidence d'un processus polyphasé dans la chute du niveau marin (Lofi, 2002 Lofi et al, 2003, 2005).

Sur la plate-forme externe, les travaux ont permis de reconstituer l'architecture des dépôts sédimentaires liés aux cycles glacio-eustatiques (Berné et al., 2004 ; Rabineau et al., 2005, 2006), et la relation entre ces séquences et l'évolution des têtes de canyon (Gaudin et al., 2006). Le rôle des incisions axiales, témoins des périodes de connexion entre fleuves et canyons, dans la déstabilisation des flancs des canyons, a été démontré (Baztan et al., 2005). Pour la période la plus récente (derniers millénaires), nous avons montré le rôle des processus actifs dans la formation de niveaux sableux, baptisés cascadites, provenant de l'érosion des plages de bas niveaux marins entraînés par les plongées d'eau froide durant les épisodes hivernaux de Tramontane (Gaudin et al., 2006). L'utilisation d'un modèle hydrodynamique 3D nous a également permis de démontrer que les sables du large sont remaniés sous la forme de dunes sous-marines, actives durant les périodes de fort vent d'est, alors qu'elles étaient généralement considérées comme reliques (Bassetti et al., 2006). Enfin et surtout, la campagne a permis d'implanter les forages PROMESS 1 (PRGL1 et PRGL2). Les données multitraces ont permis l'analyse des vitesses sismiques nécessaires au calage des données de forage, et la détection des anomalies d'amplitude requises par le « safety panel » d'IODP pour l'évaluation des risques de gaz. Les résultats du forage sont exceptionnels, ils ont fait l'objet de 2 sessions spéciales à EGU en 2005 et 2006, et d'un numéro spécial de la revue G3 en préparation.

Sur la plate-forme interne, nous avons mis en évidence l'impact des crues du Rhône sur la sédimentation du prodelta {Maillet, 2006). La cartographie en 3D du delta sous-marin du Rhône a permis l'inventaire des différentes unités sédimentaires enregistrant cette remontée (Labaune et al., 2005), dont l'une des unités a fait l'objet d'une analyse détaillée montrant ses relations génétiques avec l'épisode du Dryas récent (Berné et al., soumis).