Le tremblement de terre d'Amorgos de 1956, d'une magnitude de 7,7, a été le plus fort séisme de la mer Égée au 20e siècle. Il a déclenché un tsunami qui a localement dépassé les 20 mètres.  Ce séisme est localisé sur la zone volcano-tectonique Santorin-Amorgos, où se sont produites, dans le passé, plusieurs éruptions violentes et dévastatrices (par exemple, éruptions de ~ 1600 avant JC à Santorin, ou ~ 1650 après JC à Kolumbo). La position de l'épicentre de 1956 est mal établie, et les profondeurs de l'hypocentre proposées varient entre ~40 et 15 km. Des contraintes supplémentaires sont donc nécessaires pour mieux comprendre la localisation et la géométrie des zones sismogéniques, afin d'identifier la zone de faille activée lors de ce tremblement de terre, et in fine permettre une évaluation plus précise des aléas sismiques.

La première campagne en mer AMORGOS-22 avait pour objectif d'effectuer des levés bathymétriques à haute résolution avec l'AUV IdefX, afin d'imager les escarpements de failles sous-marines pour pouvoir mieux les caractériser, identifier les glissements de terrain le long du système de failles « Santorin-Amorgos » et établir leurs relations et interactions éventuelles. Ces données ont servi de repère pour effectuer des observations géologiques sur le fond et prélever des échantillons de sédiments à l'aide de l'HROV Ariane, lors de la campagne AMORGOS-23. Ces données permettront de discuter les différents scénarios proposés pour ce tremblement de terre et de mieux contraindre la source du tsunami (rupture du fond marin ou glissement de terrain).

Au total, 7 plongées ont été effectuées avec l'HROV, et un levé bathymétrique petits fonds a été possible grâce au sondeur ME70 de l'Europe.