Les campagnes IBTS (International Bottom Trawl Survey) s'intègrent dans un programme international. Elles sont menées en coordination avec tous les pays riverains de la mer du Nord, dans le cadre du règlement Communautaire (CE N°1543/2000 du 29 juin 2000 et N° 1639/2001) qui stipule que les états membres doivent effectuer des campagnes scientifiques en mer pour évaluer l'abondance et la distribution des stocks, indépendamment des données issues des pêches commerciales.

Le premier objectif des campagnes IBTS est d'obtenir un diagnostic sur l'état des stocks de poissons commerciaux et de calculer des indices d'abondance par âge pour ces espèces. Mises en place dans les années 70, les campagnes se sont progressivement standardisées et depuis les années 80, un protocole commun a été défini au niveau international. Tous les pays riverains de la mer du Nord qui participent à cette campagne utilisent un engin et des méthodes de travail standardisés. De plus, pour évaluer les indices d'abondance larvaire (groupe 0 pour le hareng et le sprat), un échantillonnage de nuit au filet MIK (Methot Isaac Kidd) couvrant la même zone que les chalutages, est également réalisé selon un même protocole standard.

Depuis près de 20 ans, la zone d'échantillonnage allouée à la France concerne la moitié sud de la mer du Nord, et depuis 2007, la Manche orientale a été intégrée à la zone d'échantillonnage. En effet, les interactions et les échanges entre ces deux bassins étant importants, la Manche orientale est souvent associée à la mer du Nord dans les évaluations de la plupart des stocks de poissons. Par exemple, le hareng, qui est exploité en mer du Nord tout au long de l'année, vient se reproduire au large des côtes françaises en fin d'année (novembre-décembre). Ainsi, un échantillonnage de cette zone durant la campagne IBTS permet d'obtenir une estimation plus complète des indices larvaires pour cette espèce. Dans le cadre d'une approche écosystémique, des travaux complémentaires sont réalisés afin d'étudier la plupart des compartiments biologiques, du phytoplancton aux prédateurs supérieurs. Par exemple, l'utilisation en continu d'un système de pompage des oeufs de poisson, le CUFES (Continuous Underway Fish Eggs Sampler) permet d'étudier la répartition des frayères. De même, la répartition géographique des communautés planctoniques, zooplanctoniques et de macroinvertébrés benthiques est également évaluée. Enfin, dans le cadre de la DCSMM, des échantillonnages supplémentaires sont entrepris depuis 2015.