PIRATA est un programme d'océanographie opérationnelle mis en place en 1997 sous l'égide du programme international CLIVAR et réalisé dans le cadre d'une coopération multinationale entre la France, le Brésil et les USA, engagés via un Memorandum of Understanding. PIRATA est dédié à l'étude des interactions océan-atmosphère dans l'Atlantique tropical et de leur rôle dans la variabilité climatique régionale à des échelles saisonnières, interannuelles, ou plus longues. Depuis 2013, PIRATA maintient un réseau de 18 bouées météo océaniques. Les observations océaniques (courant, température et salinité entre la surface et 500m de profondeur), complétées par des observations météorologiques à la surface de l'océan (vent, humidité relative, température de l'air, pluviométrie, radiation incidente onde courte), sont transmises quotidiennement par satellite via ARGOS ou IRIDIUM et sont disponibles en temps quasi réel sur Internet. Ces mesures sont notamment utilisées pour le suivi et l'analyse des échanges à l'interface air-mer et de la structure thermohaline de la surface à 500m de profondeur. Trois mouillages courantométriques (ADCP) sont également associés au réseau international PIRATA : à 23°W-0°N (depuis 2001), à 10°W-0°N (depuis 2006) et à 0°E-0°N (depuis 2016).

PIRATA constitue donc le réseau d'observations de base en Atlantique Tropical (CLIVAR, OOPC, GOOS, GCOS) pour la prévision climatique et la recherche. PIRATA est une des composantes majeures du Tropical Atlantic Observing System (TAOS) et contribue à OCEANSITES.
La France, via le SNO PIRATA, a la responsabilité de la maintenance des 6 mouillages météo-océaniques situés en Atlantique tropical Est (à l'est de 23°W) et des trois mouillages courantométriques (ADCP).

La campagne PIRATA-FR31 a permis la maintenance annuelle des 6 bouées météo-océaniques situées à 23°W-0°N, 10°W-10°S, 10°W-6°S, 10°W-0°N, 0°E-0°N et 10°W-20°S (cette dernière a été déployée pour la première fois en 2020 dans le cadre d'une future extension du réseau PIRATA et en remplacement de la bouée située au large du CONGO à 6°S-8°E déployée et maintenue dans la zone depuis 2013 mais vandalisée en 2018 et 2019) ainsi que du mouillage courantométrique situé à 10°W-0°N. Des capteurs CO2 sont aussi maintenus sur les bouées à 10°W-6°S (depuis 2006) et à 10°W-0°N (depuis 2020 en remplacement du capteur initialement installé à 6°S-8°E depuis 2017). La campagne PIRATA-FR31 a permis également de valider les transits pour effectuer des profils CTDO₂/LADCP le long de sections à 10°W (répétée tous les ans), 0°E et à 23°W, ainsi que des profils XBT le long de la route du navire. Des profils hydrologiques CTDO2/LADCP supplémentaires ont également été réalisés au niveau du Dôme de Guinée entre 23°W-11°N et 17°W-6°N en perspective de projet de déploiement de profileurs Bio-ARGO dans la région. Des bouées dérivantes ont été déployées (SVP-BS pour Météo-France dans le cadre d'AtlantOS, pour le GDP de la NOAA/AOML et pour le SOERE CTDO2) ainsi que des profileurs ARGO pour CORIOLIS et des prélèvements d'eau de mer (en surface et lors des stations CTD-O₂) ont été effectués pour l'analyse de l'oxygène dissous, la salinité, de sels nutritifs, de paramètres du carbone (DIC, TA) et de la production primaire (pigments Chl). Des mesures supplémentaires (en continu) d'acoustique (sondeurs vertical et horizontal du navire) et des mesures continues des paramètres du CO₂ ont également été réalisées. Enfin, quelques profils CTDO₂/LADCP ont été effectués jusqu'à 4000m de profondeur à proximité des profileurs Deep-Argo présents sur zone.