Suite au naufrage de l'Erika, un RÉseau de surveillance BENThique (REBENT) a été mis en place dans le cadre du Contrat de Plan Etat/Région Bretagne en 2003. Le programme pilote REBENT-Bretagne avait pour objectifs d'acquérir une connaissance pertinente et cohérente des habitats benthiques côtiers, et de constituer un système de veille, afin d'en détecter les évolutions à moyen et long termes, notamment en ce qui concerne la diversité biologique. Ce programme a servi de base de réflexion pour la mise en oeuvre d'un réseau de surveillance benthique dans le cadre de la Directive européenne Cadre sur l'Eau (DCE), mis en place en 2007. Le volet réglementaire de la DCE permet d'assurer la pérennité d'un réseau de surveillance benthique sur les façades littorales de la France. Cette directive fixe, à l'échelle de l'Europe, un objectif de qualité environnementale permettant un développement (ou le maintien) des ressources aquatiques et un fonctionnement satisfaisant de l'écosystème. Elle peut générer, compte tenu de l'état des milieux, des programmes de restauration ou de protection de l'intégrité biologique. L'idée de « qualité » des communautés benthiques implique la définition de conditions de références qui vont servir de standard pour détecter des causes et des niveaux de dégradation des communautés étudiées.

La caractérisation de l'état des communautés benthiques et le diagnostic prédictif de leur évolution spatio-temporelle nécessite la mise au point de méthodes d'évaluation. Cette démarche s'appuie, via la recherche et l'expertise, sur l'utilisation d'indicateurs biologiques, d'indices biotiques ou mieux d'approches multimétriques ou multicritères, qui rendent les évaluations plus pertinentes. Pour répondre à la Directive Cadre sur l'Eau (DCE), la France a choisi de retenir le Multivariate AZTI Marine Biotic Index (M-AMBI) comme indice permettant de qualifier l'état écologique des masses d'eau au travers du paramètre Macro-Invertébrés Benthiques (MIB) de substrats meubles sur les façades Manche et Atlantique : groupe d'inter-étalonnage géographique Atlantique Nord-Oriental (Décision 2005/646/CE, JOUE n° L 243 du 19 septembre 2005).

La DCE repose sur une approche stationnelle, se caractérisant par le suivi de différents habitats subtidaux selon un protocole d'échantillonnage hiérarchisé. Les habitats retenus sont des habitats écologiquement importants à l'échelle de la façade. Les principaux objectifs de cette approche sont de :

• décrire les changements à moyen et long terme des écosystèmes benthiques côtiers, que ces changements soient d'origine naturelle ou anthropique,
• caractériser ces changements qualitativement (composition spécifique) et quantitativement (abondance et biomasse) en vue d'évaluer l'état de santé du milieu,
• contribuer à expliquer ces changements en considérant les parts relatives de la variabilité naturelle et/ou anthropique d'origine locale, régionale ou globale.