RESISTE 2020
Type | Campagne océanographique |
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Série | Cette campagne fait partie de la série de campagnes RESISTE |
Navire | Thalia |
Propriétaire navire | Ifremer |
Dates | 27/09/2020 - 19/10/2020 |
Chef(s) de mission | SIMPLET Laure , DUFOIS François, DESROY Nicolas |
GEO-OCEAN - UMR 6538 Univ. Brest, CNRS, Ifremer, Univ. Bretagne Sud Place Nicolas Copernic 29280 Plouzané |
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DOI | 10.17600/18001017 |
Objectif | A l'heure où la prise en compte de l'environnement et des écosystèmes est au coeur des préoccupations sociétales et où de fortes pressions anthropiques (production d'énergie marines renouvelables, extractions de granulats marins, pêche, etc.) existent notamment sur les environnements marins côtiers (plateforme continentale interne), peu d'informations sont disponibles sur les mécanismes de restauration des écosystèmes. Pour autant les politiques de gestion du milieu marin, mises en oeuvre à l'échelle européenne ou nationale, attachent de plus en plus d'importance à l'application de la séquence "ERC" (éviter, réduire et compenser les effets) ainsi qu'à la prise en compte des effets cumulés des activités. Or il ne pourra être apporté de réponses satisfaisantes que lorsque auront été définis les seuils à ne pas dépasser en terme de pression afin de garantir un maintien ou un retour des communautés initiales, les interactions existant entre les divers compartiments de l'écosystème garantes de sa résilience ou encore les fonctions écosystémiques de plus grande résilience. Les extractions de granulats marins font parties des principales activités s'exerçant depuis de nombreuses années sur le domaine côtier et la France est actuellement le 5ème pays européen par les volumes extraits annuellement (ICES WGEXT annual report 2018). Pour autant l'acceptabilité des projets d'extraction est très souvent sujette à polémique notamment en raison de ses effets (destruction du benthos, création d'un panache turbide, etc.) et de ses impacts potentiels sur les milieux (modifications des habitats, perturbation de la dynamique sédimentaire et incidence sur l'évolution du trait de côte, etc.). Si les effets des extractions ont fait l'objet de nombreuses études (Dalfsen et al., 2000 ; Birchenough et al., 2010 ; Degrendele et al. , 2010 ; Froján et al., 2011 ; Hussin et al., 2012 ; de Backer et al., 2014 ; de Jong et al., 2014 ; de Jong et al., 2015 ; Waye-Barker et al., 2015 ; Cooper and Barry, 2017 ; Desprez, 2000 ; Desprez et al., 2009 ; Le Bot et al., 2010 ; Duclos et al., 2013), peu se sont intéressées à la résilience des sites d'extraction à l'issue des travaux (Kenny et al., 1994 ; Boyd et al., 2004 ; Cooper et al., 2008 ; Foden et al., 2009 ; Frojàn et al., 2011 ; Desprez, 2000 ; Le Bot et al., 2010).. Le site d'extraction du Pilier, situé au large de l'estuaire de la Loire, a été travaillé entre 1986 et 2017, période pendant laquelle plus de 40 Mm3 de sables et graviers ont été prélevés, ce qui a conduit à la création d'une souille de près de 2,5 km² et atteignant au maximum 7-8 m de profondeur à l'ouest de la concession. Les suivis environnementaux mis en oeuvre réglementairement (levés financés par les concessionnaires et réalisés par des bureaux d'étude), dont un levé de fin de travaux réalisé en 2017, ont montré des modifications de la nature des sédiments superficiels en raison d'une part de la présence dans le gisement de sédiments plus grossiers en profondeur et mis à jour suite à l'extraction et d'autre part d'un affinement de la granulométrie ayant conduit à un changement de communauté benthique. Ce site est un des premiers sites d'extraction, d'envergure, fermé à l'extraction et sur lequel plus aucun prélèvement de granulats ne sera donc réalisé. Il semble de ce fait particulièrement bien adapté pour démarrer un programme d'acquisition de connaissance sur la capacité de résilience d'un site soumis à pression anthropique. Ce projet de campagne vise donc à acquérir les données nécessaires afin d'observer la capacité (ou non) de résilience physique et biologique d'un site soumis à pression anthropique. |