La thématique scientifique centrale est celle du niveau marin avec des mesures géodésiques de la hauteur de la surface de la mer, à la fois par pression fond de mer (déploiement de 5 capteurs marégraphiques) et par la mesure de la hauteur de la surface de la mer par GPS, par rapport à l'ellipsoïde. Actuellement, l'évolution du niveau marin à la côte dans cette zone du Pacifique est une problématique non-résolue. En effet, les données altimétriques, marégraphiques et GNSS à terre ne donnent pas une information cohérente (Aucan et al., 2017, Martinez-Asensio et al., 2019) : l'élévation du niveau marin absolu estimée par altimétrie diffère de celle donnée par le marégraphe de Nouméa d'environ 1,4mm/an (Aucan et al, 2017) cette différence n'étant pas expliquée par les tendances de mouvements verticaux estimées par GPS (Ballu et al., 2019). Jusqu'à présent, les traitements des données altimétriques dans la zone de Nouméa n'intègrent ni modèle de géoïde local, ni correction troposphérique autre que celle du radiomètre, ni modèle hydrodynamique local. Il y a donc une piste d'amélioration dans la qualité des séries temporelles que l'on peut produire avec les données d'altimétrie satellitaire. Acquérir les données nécessaires à cette amélioration est un des objectifs de la campagne.

Une des inconnues dans la région est liée à la valeur et la tendance de la surélévation locale du plan d'eau (setup) lié aux vagues et au vent qui peut être différente entre la zone où est installé le marégraphe et celle échantillonnée par les produits altimétriques.

Dans la campagne GEOCEAN-NC, nous avons cherché à acquérir des données qui permettront :

• de quantifier le setup et ses variations entre l'extérieur et l'intérieur du lagon sur un profil allant jusqu'au marégraphe de Nouméa
• d'améliorer les traitements altimétriques en vue d'un rejeu des séries existantes grâce à la cartographie d'un géoide local (Bonnefond et al., 2013).
• participer aux activités de calibration/validation des missions altimétriques (Bonnefond et al., 2010, projet FOAM, PI Pascal Bonnefond) en acquérant des données in-situ sous la trace du satellite Jason3 lors de 2 passages prévus (le 4 et le 14 octobre sous la trace 162) et sous la trace du satellite Sentinel 3A lors des passages prévus (le 12 octobre sous la trace 359 et le 15 octobre sous la trace 458).
• d'améliorer les procédures d'acquisition et traitement de données sur la cartographie GPS de la surface de la mer (Bonnefond et al., 2003, Bouin et al., 2009, travail de thèse de C. Chupin)