Notre projet porte sur l'étude des niveaux trophiques intermédiaires (zooplancton et micronecton) des grands écosystèmes pélagiques du Pacifique où plus de la moitié des ressources thonières globales sont capturées. Zooplancton et micronecton sont des composants situés à l'interface entre les forçages physico-chimiques, qui déterminent en grande partie leurs distributions et abondances, et la mégafaune (e.g. thon, mammifères marins, oiseaux marins) dont ils constituent l'alimentation. Notre projet cherche à combler l'important manque d'observations sur le domaine pélagique dans les différents écosystèmes du Pacifique pour lesquels le manque d'information est flagrant. Notre but est d'apporter des connaissances pour une gestion durable des ressources pélagiques halieutiques en comprenant mieux le fonctionnement des écosystèmes pélagiques (de la physique aux niveaux intermédiaires) et en collectant des observations afin de valider et d'améliorer les modèles d'écosystèmes utilisés pour l'analyse des ressources thonières (modèle SEAPODYM).

Nous proposons une série de campagnes pluridisciplinaires pour l'acquisition en mer de paramètres physico-chimiques, et de données sur le zooplancton et le micronecton. La premiere campagne WARMALIS 1 a ete realisee sur le transect sud-nord entre 20°S et 4°N le long de la longitude 163°E. Les campagnes suivantes sont prevues sur un autre transect nord-sud (150°W) et un transect est-ouest (5°S) traversant les grands écosystèmes pélagiques du Pacifique ouest et central dans des zones riches et pauvres en captures de thons. Les paramètres physico-chimiques et de production primaire mesurés sont : température, salinité, oxygène, fluorimétrie, lumière, courants, sels nutritifs, pigments photosynthétiques, abondance phytoplanctonique, production primaire, communautés phytoplanctoniques. La production secondaire (zooplancton, micronecton) sera caractérisée par de l'acoustique (TAPS, S-ADCP, EK60) et des échantillonnages aux filets à zooplancton et à micronecton. Une stratégie standardisée de l'échantillonnage du micronecton a été adopté (mêmes profondeurs et heures à chaque station) pour comparer les différents écosystèmes traversés et éviter des différences liées à des échantillonnages de jour ou de nuit ou à des profondeurs différentes, deux paramètres ayant un impact primordial sur la biomasse et la diversité du micronecton. Le projet allie les compétences de dynamiciens, statisticiens, acousticiens, biogéochimistes, océanographes, biologistes et halieutes de plusieurs organisations de recherche, pour modéliser et analyser les observations sur les niveaux trophiques intermédiaires. Par ailleurs, cette série de campagnes sera complétée par de la modélisation physico-chimique et biogéochimique et par la modélisation de l'écosystème pélagique pour intégrer les paramètres physico-chimiques, le plancton et le micronecton. De plus les données d'observation du micronecton seront analysées pour valider le modèle d'écosystème SEAPODYM avec l'objectif d'assimiler les données d'observation pour améliorer le modèle.