La Directive Cadre sur l'Eau (DCE, 2000/60/CE)  constitue le  cadre de la politique communautaire dans le domaine de l'eau en vue d'une meilleure gestion des milieux aquatiques. Elle reprend, complète, simplifie et intègre les législations communautaires antérieures relatives à l'eau, et met en place un calendrier commun aux Etats membres pour son application. Elle s'est fixée comme objectif général l'atteinte d'un bon état écologique et chimique des masses d'eau souterraines et de surface, ces dernières incluant les eaux côtières et de transition.

La Directive Cadre Stratégie Milieu Marin (2008/56/CE), directive transposée en France dans le code de l'environnement (articles L. 219-9 à L. 219-18 et R. 219-2 à R. 219-17), conduit les États membres à réduire les impacts des activités sur ce milieu, afin de réaliser ou de maintenir un bon état écologique (BEE) du milieu marin au plus tard en 2020. L'évaluation de l'état du milieu marin se fait par le suivi de 11 descripteurs, dont les Descripteurs 8 « Contaminants chimiques » (D8) et 10 "Déchets marins" (D10). Le D8 est divisé en quatre critères du BBE dont le D8C1 s'intéresse aux concentrations chroniques dans le milieu et le biote.  Le D10 est quant à lui décomposé en quatre critères, dont le second critère (D10C2) est le critère micro-déchets (particules inférieures à 5 mm). Les enjeux du D10C2 demandent l'acquisition de connaissance et la réduction des impacts, définis dans la révision du BEE comme "Composition, quantités et distribution spatiale des micro-déchets sur les côtes, à la surface, dans la colonne d'eau et sur les fonds marins, à un niveau qui n'affecte pas l'environnement côtier et marin."

Dans ce contexte, les objectifs spécifiques de la campagne DCE 5 sont :

• de renseigner l'état chimique des masses d'eau côtières au titre de la DCE pour le plan de gestion en cours et au titre du suivi de l'atteinte du BEE pour le D8C1,
• d'étudier les tendances de la contamination chimique sur les stations historiques RINBIO (suivies depuis 1996) pour rendre compte de cette évolution au titre de la Convention de Barcelone,
• de faire faire un suivi spécifique de la contamination chimique au droit des grands fleuves et rejets de stations d'épuration afin de mieux caractériser les apports en contaminants à la mer et de les comparer au dernier suivi réalisé en 2012. La comparaison permettra d'évaluer l'impact des actions menées dans le cadre du Xème programme d'intervention de l'agence de l'eau et de mieux cibler les priorités pour son programme à venir,
• d'établir un diagnostic de l'état écologique des masses d'eau côtières au regard du descripteur macrofaune benthique de la DCE,
• de suivre l'atteinte du Bon Etat Ecologique du D10C2 (microplastiques) à l'échelle de la façade méditerranéenne.