L'acquisition de ces deux boites bathymétriques en zone littorale ont permis de produire deux MNT Terre-Mer inédits et de compléter utilement notre vision des plateforme rocheuses des côtes de Seine-Maritime. Elles ont confirmé la présence de marches subtidales, témoignant de la position passée des falaises de craie et de proposer un modèle d'évolution érosif de ce secteur littoral rocheux depuis l'Holocène (6500 ans). Ces travaux ont prouvé l'intérêt d'une cartographie de détail de la portion immergée des plateformes littorales (apellées plateformes rocheuses subtidales), puisqu'ils ont permis de montrer l'existence d'un relief sous-marin continu marquant la position de la falaise glaciaire passée sur l'avant-côte, datée à 6.5 ka (+/1 ka), fin de l'holocène. Les 4 secteurs côtiers analysés, dont deux issus de la campagne CROCO-CAUX montrent la remarquable homogénéité de ce relief, qui a permis de calculer le taux moyen de recul des falaises de craie sur une période de 6500 ans (datations cosmogéniques). Comparé aux taux de reculs calculés à l'échelle contemporaine (sur 42 ans). Ils montrent une nette accélération de l'érosion des falaises de craies, puisque les taux d'érosion contemporains sont de 43 à 67% plus forts que les taux d'érosion long terme. Le taux d'érosion en 40 ans est donc 2 à 3 fois plus rapide que durant les six derniers millénaires.

Ces résultats ont été analysés dans le cadre de la thèse de Timothée Duguet soutenue à l'Université Le Havre Normandie en Octobre 2019 et font l'objet d'une publication dans Marine Geology, parue en 2021.