La campagne océanographique WALTERS SHOAL fait partie du projet "Conservation et exploitation durable des écosystèmes de monts sous-marins et sources hydrothermales du sud-ouest de l'Océan Indien au-delà des zones de juridiction nationale" conduit par le Programme Global pour le Milieu Marin et Polaire de l'UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) et soutenu par le Fonds Français pour l'Environnement Mondial (FFEM). L'objectif global du projet a pour but d'améliorer la conservation de la biodiversité et des écosystèmes de monts sous-marins et sources hydrothermales de l'océan Indien sud-ouest en approfondissant les connaissances scientifiques, en renforçant la gouvernance et en améliorant la gestion intégrée au-delà des zones sous juridiction nationale. La zone cible de cette campagne océanographique est le banc Walters découvert en 1962 par le navire sud-africain SAS Natal. Ce large mont sous-marin culmine à -15 m à l'extrémité sud (33°S) du plateau de Madagascar (Madagascar Ridge); sa superficie délimitée au-dessus de l'isobathe 500 mètres est estimée à 400 km2. Sa particularité est d'être l'une des rares structures de l'Océan Indien (avec le Banc Saya de Malha, au nord de Maurice) à simultanément culminer dans la zone photique et être située dans les eaux internationales : C'est cette particularité qui a conduit à le choisir comme cible scientifique du projet "Conservation et exploitation durable des écosystèmes de monts sous-marins et sources hydrothermales du sud-ouest de l'Océan Indien au-delà des zones de juridiction nationale". La campagne WALTERS SHOAL s'articule autour de deux composantes scientifiques : 1) Une composante benthique axée en priorité sur l'inventaire faunistique avec les méthodes et approches déployées par le MNHN dans le programme Tropical Deep Sea Benthos avec un échantillonnage prévu entre 50-2000 m de profondeur. La comparaison des résultats avec ceux du plateau continental du sud malgache et ses accores sera possible grâce aux résultats de l'Expédition ATIMO VATAE conduite en 2010 par la même équipe dans le Sud Madagascar. La composition du benthos du Banc Walters est déterminante pour imaginer le mode de gestion et de conservation de ce mont. En effet, le benthos peut être composé d'espèces à large répartition géographique - présentes également sur le plateau continental et ses accores en Afrique du Sud et/ou à Madagascar, et capables de coloniser le Banc Walters par des larves planctoniques de longue durée. La faune et la flore benthiques du Banc Walters seraient composées d'un mélange d'espèces strictement endémiques, d'espèces non endémiques mais présentant une forte structuration génétique (faible connectivité), et enfin d'espèces non endémiques sans structuration génétique apparente (forte connectivité). 2) Une composante « colonne d'eau » de cette campagne océanographique étudiera les processus physiques résultant des interactions entre courant et topographie à l'origine de la forte productivité biologique autour du Banc Walters et effectuera un inventaire visuel de la faune pélagique et aviaire observable sur le site prospecté. Les caractéristiques environnementales autour du Banc Walters ainsi que le compartiment planctonique (micronecton, zooplancton) seront ainsi comparées avec celles observées dans d'autres régions de l'océan Indien (Canal de Mozambique, zone est de La Réunion) ainsi que les monts sous-marins La Pérouse et MAD-Ridge. Le projet de rattachement est FFEM-SWIO "Conservation et exploitation durable des écosystèmes de monts sous-marins et sources hydrothermales du sud-ouest de l'Océan Indien au-delà des zones de juridiction nationale".