Les données des deux campagnes TACT 2012 et TACT 2016 se sont révélées cruciales pour contraindre le mouvement relatif des plaques Australienne et Antarctique Est depuis 20 millions d'années.  La très bonne qualité de ces données s'explique par la proximité du pôle géomagnétique Sud au large de la Terre Adélie et la navigation GPS, par comparaison avec les données plus anciennes moins bien localisées. Combinées aux données acquises par le brise glace coréen Araon à l'Est de la Zone de Fracture et Faille Transformante Balleny, elles ont permis de contraindre l'existence d'une plaque indépendante Macquarie dans la partie Sud-Est de la plaque Australienne senso largo depuis 3 millions d'années et de contraindre le mouvement de cette plaque par rapport à la plaque Australienne (Choi et al., EPSL, 2017). Combinées à des données américaines plus anciennes, elles permettent de définir l'extension et la durée de fonctionnement de la limite de plaque entre Antarctique Est et Ouest, qui s'étend le long de la ride des Iles Balleny jusqu'à environ 11 millions d'années (Granot & Dyment, Nat. Comm., 2018). Les travaux précédents datait l'arrêt de cette frontière de plaque à 28 Ma et plaçaient sa limite septentrionale au bassin d'Adaré. La ride des Iles Balleny constituerait ainsi la trace fossile d'une dorsale ultra-lente.