L'autorisation de rejet en mer, dans le canyon de Cassidaigne, des rejets de l'usine l'alumine Alteo GARDANNE a pris fin au 31/12/2015. L'usine a cependant demandé deux nouvelles autorisations : une pour occupation du domaine public maritime avec sa canalisation et une autre concernant une dérogation pour un nouveau rejet. Bien que représentant un flux de contaminants déversés largement diminué par rapport à l'existant, ce nouveau rejet ne permettait pas de respecter l'ensemble des normes de l'arrêté du 2 février 1998 relatif aux prélèvements et à la consommation d'eau ainsi qu'aux émissions de toute nature des installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE) auquel l'usine est soumise. En particulier, six paramètres n'étaient pas respectés : pH, DCO, DBO5, Arsenic, Fer et Aluminium. Dans le cadre de l'instruction du dossier ICPE Alteo, le Ministère de l'Ecologie, du Développement Durable et de l'Energie avait confié à l'Anses et à l'Ifremer un complément d'étude sur la contamination chimique de la matière vivante dans la zone marine concernée par le rejet industriel, à savoir dans le canyon de Cassidaigne. En effet, les données existantes ne permettaient pas de conclure sur l'existence ou non d'un risque lié à la consommation des produits de la pêche de la zone.
L'Ifremer a été mandaté pour participer avec l'Anses à la rédaction du protocole d'échantillonnage, pour le mettre en oeuvre et fournir à l'Anses des échantillons en vue d'analyses chimiques et pour assister l'Anses dans le traitement et l'analyse statistique des résultats. Le protocole d'échantillonnage préposé contenait deux volets : le premier basé sur la mise en place de stations artificielles de moules sur la zone et le deuxième portant sur le prélèvement d'une vingtaine d'espèce exploitées dans la zone impactée mais également issues d'une zone de référence (située dans la rade d'Hyères). La campagne Alteo 2015, réalisée avec la navire Océanographique Tethys II les 10 et 11 juin 2015 a permis de positionner 18 stations artificielles de moules sur la zone d'impact du rejet de l'usine Altéo et ainsi répondre à la saisine du Ministère en charge de l'environnement. La figure ci-dessous présente la position des stations. La récupération de ces stations a été réalisée en août 2015, 2,5 mois après l'immersion, avec le navire GGIX de la société XSurvey.
Position des stations artificielles de moules lors de la campagne Altéo.
Les stations de référence en vert correspondent à des données acquises dans le cadre de la campagne RINBIO 2015.
A chaque station, la concentration en éléments trace métalliques dans les moules, en particulier en aluminium, vanadium et titane, marqueurs du rejet, ont été analysés par le laboratoire de l'Anses.