COLMEIA
Type | Campagne océanographique |
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Navire | L'Atalante |
Propriétaire navire | Ifremer |
Dates | 23/01/2013 - 28/02/2013 |
Chef(s) de mission | MAIA Marcia |
GEO-OCEAN - UMR 6538 Univ. Brest, CNRS, Ifremer, Univ. Bretagne Sud Place Nicolas Copernic 29280 Plouzané |
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DOI | 10.17600/13010010 |
Objectif | Cette partie de l'Atlantique est reconnue depuis de nombreuses années comme étant une région à manteau « froid », c'est-à-dire, avec faible production de basaltes et faibles taux de fusion partielle (p.ex. Schilling et al., 1995 ; Bonatti et al. 1993). La zone « anormale » engloberait l'ensemble des grandes zones de fractures équatoriales, dont le système de Saint Paul, qui se caractérise par la présence d'une grande ride de péridotites affleurant au niveau de la mer (îlots de St. Pierre et St. Paul, formés par des péridotites mylonitisées et serpentinisées). Les îlots ont été étudiés par des équipes brésiliennes, qui ont mis en évidence une surrection d'environ 1 mm/an (Campos et al., 2010). Les travaux de Schilling et de Bonatti suggéraient que les faibles taux de fusion issus de l'analyse des basaltes échantillonnés à l'axe et la grande quantité de péridotites présente dans la zone ne seraient pas le résultat uniquement de l'effet thermique des grands décalages de l'axe de la dorsale, mais aussi liés à la présence d'un manteau « anormal ». La nature de l'anomalie de composition mantellique est encore sujette à débat. L'analyse du système Rh-Os sur des échantillons de péridotites obtenus sur les flancs de la ride de péridotites de St. Pierre-St. Paul suggère que le manteau anormal résulterait de la présence de fragments résiduels de lithosphère de l'ancien océan Japetus, entrés en subduction (Sichel et al., 2008). Une étude récente sur la pétrologie des mêmes échantillons (Brunelli et Seyler, 2010) semble soutenir ce modèle. Toutefois, un modèle faisant appel à des fragments de lithosphère sub-continentale délaminés et incorporés dans le manteau ne peut pas pour l'instant être écarté. Les questions soulevées ici sont de première importance. La formation de la lithosphère océanique au niveau des dorsales lentes est un processus hautement variable dans le temps et l'espace, avec des parties à forte dominance magmatique et d'autres où des roches profondes sont mises à l'affleurement. Les portions de dorsale où ces roches affleurent sont en général associées à des discontinuités axiales, pas forcément transformantes (p.ex. Dannowski et al., 2010). Malgré la présence de péridotites sur les flancs de ces structures, appelées maintenant « core complexes », les forages IODP ont montré que leur coeur est composé de gabbros. Le modèle de Dannowski et al (2010) propose une explication pour ces observations en apparence contradictoires, formulant une hypothèse de variabilité spatiale dans la structure de ces corps liée à la présence ou pas de magma en profondeur. Les « core complexes » ne sont donc pas le résultat d'une accrétion totalement amagmatique, puisque le volume principal de ces structures est composé de gabbros. La présence de larges affleurements de péridotites sur la bordure nord du système de St. Paul suggère, contrairement aux « core complexes », un système fortement amagmatique (dit de manteau froid). L'une des questions était donc de savoir si la ride de St. Pierre-St. Paul était un événement localisé, lié à la présence de la faille transformante, ou alors si des affleurements de péridotites constituaient la majorité du plancher de cette partie de l'Atlantique. Dans ce dernier cas, nous aurions ici un « end member » des processus de l'accrétion. Le projet de rattachement est COLMEIA. |