Les premiers résultats de la campagne montrent la structure profonde de la marge continentale du Maroc de la croûte continentale presque non-amincie jusqu'à la croûte océanique. Les premiers modèles tomographiques des données des OBS semblent montrer une zone de vitesses sismique anormalement haute dans la croûte inférieure dans la zone de transition continent-océan. Les données de sismique multi-traces arrivent à bien imager les couches sédimentaires jusqu'au socle. Les couches sédimentaires sont chartérisés par une forte tectonique salifère, qui peut arriver jusqu'au fond de mer. Dans les données bathymétriques de nombreux canyons ont été détaillé et les données « chirp » montrent une tectonique récente des couches sédimentaires les plus jeunes.

Figure 1 : Anomalie magnétique de la zone d'étude. Les profils de sismique multi-traces sont marqués par des traits noirs, les OBS sont marqués par des cercles noirs et le positions des stations à terre par des triangles rouges.

Les données ont été modélisés avec le logiciel « rayinvr » de Colin Zelt. Les modèles finales montrent l'amincissement de la croûte de 36 km dessous le continent à seulement 8 km dans le domaine océanique dans une zone de 100 km de largueur. Ici le socle est rugueux et la croûte inférieur montre des vitesses sismiques élevées jusqu'à 7.4 km/s. L'épaisseur des couches sédimentaires est 4-5 km, et quelques blocs basculés sont imagée à la pente continentale. Le manteau supérieur est caractérisé par des vitesses sismiques de 8.00 km/s - 8.20 km/s correspondant à un manteau non-serpentinisé. Aucun indice pour l'existence d'une couche de souplacage n'a été trouvé.

Figure 2 : (A)-(G) Modèles finales de vitesses sismique. (E) Carte de localisation.

Un résultat inattendu concerne l'imagerie de la colonne d'eau à l'aide de la sismique réflexion, qui a permis de prouver l'existence d'un « meddy » (Mediterranean Eddy) (Menesguen et al., 2012). C'est le première fois qu'un meddy a été détecté dans cet endroit inhabituel (Figure 3).

Figure 3 : Image sismique d'un meddy dans la colonne d'eau au large du Maroc (Menesguen et al., 2012).

Une synthèse des données de la campagne Mirror avec des campagnes antérieurs (Sismar 2002 et Dakhla, 2003) ainsi que la comparaison avec la marge homologue a contribué a un article invité par « Tectonophysics » qui présente une synthèse des travaux concernant la structure profonde de la marge NE-Africaine et un article proposant les mécanismes d'ouverture du Atlantic central (soumis à Tectonics) (Figure 4).

Figure 4 : Reconstruction de l'ouverture du Atlantique central (a) après l'ouverture initial (b) pendant une phase d'accrétion océanique asymétrique (c) pendant une phase d'accrétion d'une croûte océanique mince (Biari et al., soumis à Tectonics).

L'analyse des données bathymétrique et sismique très haute résolution a révélé l'existence d'un « bulge » (haut du socle) au large du Maroc dans la zone d'étude. Il est proposé que ce bulge présente la prolongation de l'Atlas en mer, et sera nommé l'Atlas Atlantique (Figure 5). Il fait aussi partie de nombreux signes de réactivation de la marge passive continentale du Maroc.

Figure 4 : Haut du socle et signes d'un début d'inversion de la marge marocaine imagée par la sismique très haute résolution et la sismique basse fréquence (Benabdellouahed et al., soumis à Tectonophysics).