L'apport fondamental de la mission est de disposer d'une image morpho-bathymétrique continue du système Capbreton/Cap-Ferret de la tête des canyons aux épandages distaux. Le modèle numérique de terrain, à haute (20m), localement très haute (5m) résolution, acquis pour le canyon de Capbreton montre les mêmes caractéristiques sur l'ensemble de sa longueur, à savoir un talweg axial unique continu, méandriforme, développé entre des terrasses arquées étagées. Malgré de nombreux méandres (sinuosité 1.3), les changements de direction des principaux segments, la pente du talweg diminue régulièrement sur 350 km.
La fraicheur des structures dynamiques (rides imbriquées, affouillement) sur le fond plat et rugueux du chenal indique une activité récente. L'organisation des terrasses souligne le déplacement continu du thalweg. L'escarpement limitant la plus basse et récente terrasse est toujours très vif. Des sables grossiers massifs (pénétration limitée du Penfeld) occupent le fond du thalweg. Par contre, les terrasses sont constituées entièrement de sédiments fins. L'étude des carottages Calypso révèle une sédimentation par débordements turbiditiques très active (2 à 1 cm/an) sur les terrasses les plus basses (levées confinées) correspondant à en moyenne un écoulement turbiditique par an.
Les dépôts hémipélagiques silto-argileux bioturbés dominent partout ailleurs. Ils drapent, en les atténuant, les reliefs plus anciens. Le taux d'accumulation au sein du canyon, au minimum dix fois supérieur au taux de sédimentation hors canyon, indique un important développement vertical (>>250 m) des bouffées turbides transitant dans le canyon.

L'absence d'une évolution marquée du système en relation avec le déplacement historique de l'embouchure de l'Adour indique une alimentation indirecte par cette source. L'hypothèse d'une activité plus intense par connexion directe au fleuve lors du dernier glaciaire n'a pu être étayée. Sur la levée du système Cap-Ferret, l'inactivité à l'Holocène (haut niveau marin) contraste fortement avec une phase de très forte activité lors de l'évènement Heinrich 1, où le niveau marin encore bas favorisait les apports en tête du canyon encore connecté avec un très vaste réseau de drainage.

Dans l'axe du canyon, les faciès chaotiques de forte amplitude caractérisant de chenaux actifs apparaissent tardivement (Oligocène). Ils soulignent la migration du talweg jusqu'à sa position actuelle, excluant l'hypothèse de la formation des terrasses par érosion. Inversement la configuration des réflecteurs à proximité du flanc nord du canyon sont plus conformes à une construction de type chenal-levée avec une accentuation depuis le Miocène supérieur du décalage en hauteur entre les dépôts dans l'axe du canyon et ses bordures. L'idée que ce canyon soit dominé par l'érosion est rejetée. Il apparait inversement comme ayant atteint un équilibre sédimentaire alors que l'aggradation des dépôts fins se poursuit sur ses bordures.

Les diverses manifestations morphologiques d'instabilités gravitaires ou d'échappement de fluide affectant les dépôts recouvrant les bordures du canyon ont été reconsidérées. Ainsi les rides observées en haut du talus Landais seraient uniquement dues à l'action des courants. Les derniers dépôts de glissement ont été datés de la fin du dernier glaciaire. Aucune masse glissée d'importance n'a été observée, par contre les indices de glissements couche sur couche sont fréquents.

La zone distale du système Cap-Ferret a fait l'objet d'une large reconnaissance (170x100 km) permettant de caractériser la transition chenal - lobes distaux. L'architecture sismique des dépôts, révèle que la progradation du système d'Est en Ouest s'accompagne d'une construction par migration latérale cyclique du système chenal-levée : sous l'effet de la force de Coriolis, le système migre progressivement sur la gauche, à contre-pente, puis se déplace brutalement sur sa droite par compensation topographique. On constate ainsi que le chenal d'alimentation, venu couler parallèle à la marge au pied du banc le Danois, est à l'origine d'un « lobe » ancien qui disparait à la limite de la zone reconnue. Les données de sondage font apparaître une organisation structurée plus complexe, entre les derniers dépôts de levée et un réseau de chenaux distributaires qui divergent à droite du chenal principal à partir d'une zone de surcreusement. Ces chenaux se recoupent entre eux et se fondent progressivement dans une large bande de linéations parallèles au centre du bassin se poursuivant au-delà de la zone reconnue. Cette organisation traduit la phase de basculement du dépôt-centre vers le Nord et l'abandon définitif (?) du segment  aval du chenal d'alimentation. Paradoxalement cette avulsion parait avoir été facilitée par le comblement partiel du chenal d'alimentation. Dans ce contexte, les scours localisés dans la zone dépressionnaire en arrière des dépôts de débordement récents ne sont pas associés à de l'érosion mais inversement aux premiers dépôts de débordement initiant les rides sédimentaires migrantes.